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L’expérience de l’ergonome se construit à la fois dans le temps spécifique de chaque intervention et à l’échelle d’un parcours professionnel.
Cette expérience vécue est inévitablement différente selon les milieux professionnels, les objets traités, l’ancienneté dans le métier, la formation, les positions… Elle se construit dans les interventions - plus ou moins choisies - dans lesquelles nous nous aventurons à partir de nos capacités, de nos ressources, de ce que l’on maitrise ou de ce que l’on souhaite expérimenter, de ce que l’on éprouve aussi.
« Conduire une intervention », c’est, comme le disait Schwartz, « intervenir dans la vie des autres » : salarié, client, collègue, responsable hiérarchique, commanditaire, manager, etc. Les destinataires de notre travail sont toujours multiples et hétérogènes. Quelle que ce soit l’intervention, il va s’agir, d’une manière ou d’une autre, de les mobiliser, car l’ergonome ne change rien seul.
Nous savons analyser le travail, nous mobilisons des modèles de l’intervention en ergonomie que nous ajustons à des contextes, pour atteindre des objectifs explicites en matière de santé et de performance, et souvent d’autres, plus implicites. Nous conduisons des interventions que nous négocions, que nous ajustons, que nous réorientons, que nous abandonnons parfois. Tout cela fait « expérience » :
- Une expérience sensible, qui s’éprouve et nous construit, dans l’ambition d’améliorer les conditions de travail, de transformer le travail.
- Une expérience en lien avec nos valeurs et notre façon de nous engager dans la profession.
- Une expérience qui se sédimente dans une trajectoire. Il y a les interventions qui comptent, dont on se souvient, celles qu’on oublie, celles qu’on souhaiterait effacer.
- Une expérience faite de compétences qui se construisent, de savoir-faire qui s’étayent et parfois se partagent, dans des contextes plus ou moins favorables.
- Une expérience que l’on cherche à faire vivre aux autres, car l’expérience de l’intervention n’est pas seulement celle de l’ergonome, mais celles de ceux qui y « participent », sous des formes diverses et des exigences variables.
Être ergonome aujourd’hui, c’est sans doute un peu tout cela, ce dont on ne discute pas toujours, ce sur quoi on ne s’épanche pas forcément. Et pourtant, il n’y a pas de pratique de l’ergonomie, pas de communauté professionnelle sans réflexion commune sur « ce que ça fait de faire de l’ergonomie » et sur ce qui nous affecte, sans construction d’un destin collectif à l’épreuve des interpellations que la société nous renvoie.


   

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